Le grand dégustateur américain Robert Parker a beau avoir trouvé le millésime 2010 des vins de Bordeaux exceptionnel, il craint que les prix de celui-ci s’envolent.
Non, ce n’est pas forcément contradictoire. Robert Parker a beau trouver les primeurs bordelais 2010 – dont la vente vient de débuter – exceptionnels, le grand dégustateur américain met pour autant en garde contre une flambée des prix. Sauf que certains producteurs ont profité des commentaires élogieux du même Parker pour d’ores-et-déjà les faire monter, ces prix.
D’autres ont estimé que la qualité croissante de leur production les autorisait à les augmenter. D’autres encore ont choisi cette option pour compenser une récolte amoindrie. Bref, sur 150 châteaux bordelais vendant chaque année leur production en primeur, 40 d’entre eux ont d’ores-et-déjà annoncé leurs prix. Et sur ces 40, la moitié vend sa cuvée 2010 plus chère que la 2009, déjà exceptionnelle (au même titre que la 2005) mais déjà particulièrement chère.
2. « Image abîmée »
D’où l’inquiétude de M. Parker le gourou quant à l’avenir de ce récent millésime : « Si 2010 sort à des prix plus élevés que 2009, on peut s’attendre à une crise financière ou à l’émergence d’une bulle pour les grands vins de Bordeaux. » Car voilà, les distributeurs d’outre-Atlantique n’ont pas tout revendu du millésime de Bordeaux 2009, et manquent par conséquent d’argent. Et qui dit « manque d’argent » dit « plus pointilleux sur la sélection ».
Robert Parker de conclure : « Bordeaux, c’est l’épicentre des meilleurs vins […], je déteste voir son image abîmée, au moins aux États-Unis, parce que les gens ont tendance à croire que les prix sont trop chers » (source : Le Figaro).