Les mauvaises vendanges de 2013 ont lourdement pesé sur la production bordelaise déjà pénalisée un fort ralentissement des exportations, notamment vers la Chine.
Une page se tourne dans le vignoble bordelais, 2014 s’annonçant comme un cru exceptionnel après la dégelée de 2013. L’année écoulée restera, en effet, comme l’un des plus mauvaises depuis 25 ans : en cause, les intempéries qui avaient endommagé les cultures et réduit de 30% les rendements. Comment vendre un volume qu’on n’a pas ? Cette vérité de La Palice s’est traduite dans les chiffres : en grande distribution, le volume des ventes a reculé de 4% en un an. 185 millions de bouteilles de Bordeaux ont été vendues cette année, soit une baisse de 4%.
Perte de vitesse en Chine
A ce mauvais engrenage, s’est combinée une conjoncture défavorable sur le marché mondial : les données publiées par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) font état, à ce jour, d’une baisse des exportations de l’ordre de 8% en volume, soit une perte en volume de 2,17 millions hectolitres. Mécaniquement, le chiffre d’affaires à l’export a dévissé de 18% pour tomber à 1,81 milliard d’euros. C’est du côté de la Chine que ça coince : les ventes y ont perdu cette année 25% de leur volume à 392 000 hectolitres. La République populaire, devenue en quelques années le premier client international des viticulteurs bordelais, traverse une mauvaise passe économique et met désormais la pédale douce sur ses importations de « rouge » (85% des ventes de Bordeaux), après, il est vrai, une surchauffe continue qui a vu le marché croître de + 4 000 % en dix ans !
Si le débouché chinois est en phase de rééquilibrage, l’Europe décline toujours, achète moins de vin et surtout le paye moins cher (-3% en volume et -25% en valeur). C’est même pire sur le marché britannique (-43%).