Selon trois viticulteurs, le classement 2012 des grands crus de Saint-Emilion n’est pas équitable : ils ont déposé une plainte contre X visant certaines des personnalités locales ayant présidé à l’élaboration ce palmarès. Ils les accusent de prise illégale d’intérêt.
Le spectre du conflit d’intérêt, qui plane depuis plusieurs mois au plus haut sommet de l’Etat, rebondit de manière inattendue dans le terroir viticole de Saint-Emilion (Gironde).
Prise illégale d’intérêt ?
Trois viticulteurs, déchus du dernier classement des vins de Saint-Emilion, sont à l’origine d’une plainte pour « prise illégale d’intérêt » visant plusieurs personnalités membres du comité régional de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) : selon eux, cette fonction permettait à ces derniers de participer aux séances délibératives alors même qu’ils sont propriétaires de domaines candidats au classement des grands crus. C’est notamment le cas de Hubert de Boüard (Château Angélus) et de Philippe Castéja (Château de Trottevielle), bien que ce dernier ne soit pas nommé par les plaignants.
Or, Château Angélus accédé au rang de classe A, la catégorie la plus prestigieuse du palmarès 2012, quand Trottevielle a été maintenu au sommet de la catégorie B. Faut-il y avoir une entourloupe ?
La réglementation respectée ?
Pour François Contencien, avocat des trois plaignants, « ce n’est pas une plainte contre le classement mais contre ceux qui ont pris part à ce classement et conservé un intérêt dans une opération dont ils avaient la maîtrise et la surveillance. On ne peut pas être juge et partie ».
Le classement décennal de Saint-Emilion a également fait l’objet en janvier de plusieurs demandes d’annulation, en raison d’erreurs et de non-respect de la réglementation.