L’épouse de Rémy Louvradoux, salarié d’Orange-France Télécom qui s’était immolé par le feu le 26 avril dernier, a annoncé qu’elle portait plainte contre l’entreprise de téléphonie.
Chronologie : le 26 avril dernier, à Mérignac, Rémy Louvradoux, cadre-préventeur (chargé des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité) et syndiqué CFDT à Orange-France Télécom, se suicide sur son lieu de travail en s’immolant par le feu. Agé de 56 ans, dont 30 dans la boîte, il avait 4 enfants et n’était plus très loin de sa retraite. Rapidement, fin septembre, le parquet classe l’affaire, car « l’évidence » est là : c’est un suicide.
Sauf que la famille de Rémy ne veut pas s’arrêter là, la symbolique de l’immolation sur le parking de l’entreprise posant forcément la question du lien entre ce suicide et les conditions de travail du père de famille. A la lecture des enquêtes préliminaires et des enquêtes internes, son épouse Hélène relève des « dysfonctionnements » dans la carrière de son mari, promené de poste en poste depuis 1993, sans jamais la moindre promotion.
2. Sud et la CFDT parties civiles
Elle a donc décidé hier de porter plainte, et l’a annoncé en compagnie d’un de ses enfants, Raphaël : « Nous avons entamé une procédure en vue de porter plainte contre France Télécom et toute autre personne, dont la responsabilité pénale viendrait à être caractérisée, pour mise en danger de la vie d’autrui et homicide involontaire. »
Les syndicats Sud et CFDT ont décidé de se constituer partie civile, tandis qu’un comité de soutien, rassemblé place du Parlement hier, a été créé quelques jours auparavant. Son président, Gilbert Hanna : « Nous voulons que la surexploitation et l’humiliation des salariés cesse. »
Orange-France Télécom, de son côté, s’est contenté de « prendre acte de ce dépôt de plainte » et d’assurer que l’entreprise se « mettra à la disposition de la justice » (source : AQUI !).