Après des heures de tergiversations, l’Aquitaine, qui conservera ses limites actuelles, passe à travers la réforme territoriale.
Comme quatre autres régions, Bretagne, Pays de la Loire, Provence Alpes Côte d’Azur et Nord Pas-de-Calais, l’Aquitaine ne sera ni démembrée, ni fusionnée. C’est en tout cas ce que propose le projet de découpage présenté ce mardi matin par le président de la République François Hollande via les titres de la presse régionale. Une carte revisitée mais « pas encore définitive » a souligné le gouvernement, précisant que les parlementaires vont désormais avoir leur mot à dire et que, de toute manière, chaque conseil général délibérera sur la question avant l’adoption (ou non) de la réforme.
Passer de 22 à 14 régions
Concernant l’Aquitaine, le statut quo territorial est plutôt une surprise. Depuis 2009, et les conclusions du Comité conduit par l’ancien premier ministre Edouard Balladur, il semblait acquis qu’un gros bloc serait constitué au sud-ouest. Restait à savoir avec qui : Poitou-Charentes au nord ? Limousin à l’est ? Ou les trois réunis ?
Le découpage de François Hollande a fait voler en éclats cette hypothèse qui était, de toute façon, mal ressentie, notamment par les palois (Pau en Pyrénées-Atlantique) qui ne comprenaient pas qu’on puisse étirer leur région jusqu’à Bressuire (Deux-Sèvres), à près de 500 kilomètres au nord.
Résultat des courses, Poitou-Charentes, encore présidé il y a peu par Ségolène Royal devenue ministre de l’Ecologie, sera mariée avec les régions Centre et le Limousin, mais sans l’Aquitaine. Cette dernière va donc rester telle que l’avait dessinée le décret de 1956 instituant la carte administrative française. Il faut dire qu’en termes de superficie (41 308 km²), l’Aquitaine est déjà, à l’heure actuelle, l’une des régions les plus grandes dans la métropole, derrière Midi-Pyrénées (45 348 km²) et Rhône-Alpes (43 698 km²).
Avec la réforme envisagée, l’Aquitaine deviendrait l’une des plus petites avec les Pays de la Loire, inchangés eux aussi, comme la Bretagne, Provence Alpes Côte-d’Azur et Nord Pas-de-Calais.
Bordeaux resterait bien sûr capitale régionale, mais à la tête d’un super-collectivité, « seule compétente pour soutenir les entreprises et porter les politiques de formation et d’emploi, pour intervenir en matière de transports, des trains régionaux aux bus en passant par les routes, les aéroports et les ports » a expliqué François Hollande dont la réforme prévoit, par un jeu de regroupements et de fusions, de faire passer le nombre de régions en métropole de 22 à 14.