A peine installé, le nouveau patron de la municipalité a annoncé vouloir se succéder à lui-même en 2020.
A 49 ans, il prend le relais d’Alain Juppé, parti rejoindre les bancs du Conseil Constitutionnel, tirant un trait définitif sur une page politique longue de deux décennies au Palais Rohan. Elu à l’unanimité jeudi par le conseil municipal (55 voix sur 61 inscrits), Nicolas Florian, désormais ex-adjoint en charge des Finances de la collectivité bordelaise, entend inscrire « dans la durée » ce passage de flambeau transitoire. D’ores et déjà, il a annoncé sa candidature pour 2020 et son intention de se faire adouber par le suffrage universel.
Décrit comme un homme rigoureux, très au fait de ses dossiers, le nouveau maire est entré dans l’entourage d’Alain Juppé en 2014, après s’être impliqué dans la campagne de celui qu’il présente aujourd’hui comme son « Mentor ». A l’époque pourtant, rien ne laisse présager un destin aussi rapide : dans l’ombre d’Alain Juppé, c’est la stature de la première adjointe à l’Economie Virginie Calmels qui domine. Mais les choix politiques nationaux de l’ex-présidente d’Endémol, passée en 2017 dans le camp de Laurent Wauquiez au sein du parti Les Républicains, malgré une sensibilité libérale plus proche de celle du maire de Bordeaux, provoque des failles irréversibles sur le terrain local. Finalement, Nicolas Florian passe devant l’ex-future dauphine et s’impose comme un successeur crédible lors de l’annonce du départ d’Alain Juppé qui finit d’ailleurs par le soutenir.
Les échelons de la politique locale
Né dans le Lot-et-Garonne (Marmande), le nouveau patron de l’Hôtel de Rohan a passé son enfance dans la capitale girondine. Diplômé de droit, il ambitionnait de s’inscrire au barreau : finalement, son virage politique l’a éloigné de sa vocation première d’avocat. Après une première incursion dans la vie publique en tant qu’assistant parlementaire d’un député RPR, il intègre à 25 ans le conseil municipal de Villenave-d’Ornon (32 000 habitants), une commune de l’agglomération bordelaise. Nicolas Florian a également siégé à la métropole et au conseil départemental. En revanche, il a subi deux échecs aux élections législatives, en 2012 et 2017.
Il compte asseoir son action sur quatre grandes thématiques : la « cohésion sociale »avec un meilleur accès au logement dans un ville où le prix de l’immobilier a flambé ces dernières années, une démocratie plus participative avec un projet de Maison de la Parole et des consultations électorales sur les grands projets, la mise en œuvre d’une « écologie urbaine » et un « encadrement du développement démographique de la ville, défi complémentaire d’une politique « qui doit s’orienter vers l’habitant autant que vers de nouveaux arrivants ».