Avant 2014, Alain Juppé s’était déjà fait élire trois fois dès le premier tour des élections municipales de Bordeaux. Hier soir, il a réédité cet exploit, après dix-neuf ans de mandat.
Juppé dans un fauteuil : avec 60,9% des voix, le maire sortant de Bordeaux, élu depuis 1995, a confirmé tous les pronostics qui lui promettaient des élections de velours pour les scrutins municipaux de 2014.
La droite reprend la CUB
Mieux : non seulement l’ancien premier ministre l’emporte dès le premier tour, mais il réalise, en plus, son meilleur score bordelais. Confirmant sa notoriété locale mais aussi son envergure nationale, qui en fait aujourd’hui l’une des personnalités les plus populaires à droite, il a laminé son adversaire du moment, le socialiste Vincent Feltesse (22,6%), également président de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB). Les cinq autres listes se partagent les (maigres) restes du gâteau, soit 16% des suffrages : Le frontiste Jacques Colombier obtient 6,1%, le Front de Gauche de Vincent Maurin 4,6%, la liste Divers d’Yves Simone 2,8%, le NPA de Philippe Poutou (2,5%) et la liste d’extrême gauche de Fanny Quandalle 0,5%.
Autre succès : la droite serait en passe de reprendre la majorité des sièges au sein de la CUB, une renversement qui permettrait à Alain Juppé de ravir la présidence de l’agglo à Vincent Feltesse, dont ce n’était décidément pas la soirée.
«Ce soir je suis très heureux pour mon équipe et pour moi, nous allons continuer ensemble» a lancé Alain Juppé à ses militants, comme pour mieux convaincre les bordelais qu’il continuait de mettre en parenthèse son destin national pour se consacrer à son « fief » aquitain jusqu’en 2020. Une position qu’il aura sans doute du mal à tenir dans la perspective de 2017, si sa popularité s’étoffe encore dans son camp.