Le président de la région aquitaine Alain Rousset a commandé un audit pour prendre le pouls des finances de l’ex-région Poitou-Charentes désormais englobée dans la super-collectivité du sud-ouest, avec Bordeaux. Les résultats, qui confirment les conclusion d’un précédent examen des comptes, sont calamiteux.
Le panier de la mariée était percé : les résultats de l’audit flash mené par le cabinet Ernst & Young dans les comptes de la Région Poitou-Charentes, collectivité que l’actuelle ministre de l’Ecologie et ancienne candidate à l’élection présidentielle a dirigé pendant dix ans (2004-2014), révèlent « 132 millions d’euros d’impayés » et une capacité de désendettement qui s’est très fortement dégradée entre 2013 et 2015, ont annoncé jeudi le député de Gironde Florent Boudié, et le président PS de la nouvelle grande région du sud-ouest qui fusionne désormais les territoires aquitains, limousins et picto-charentais.
Endettement global de 450 millions d’euros
Ce rapport, commandé par les services d’Alain Rousset, confirme en fait les résultats d’un précédent examen des comptes réalisé en début d’année qui pointait la mauvaise gestion de l’ex-président Jean-François Macaire, mis sur orbite à Poitiers après la nomination de Ségolène Royal au sein du gouvernement de Manuel Valls en 2014. Dans la foulée de ces révélations, l’intéressé avait rendu les clés de sa délégation aux Finances au sein de la nouvelle super-région.
Outre les dettes courantes, l’audit global d’Ernst & Young estime à 46 millions d’euros le poids des emprunts potentiellement toxiques et à 94 millions d’euros le montant des garanties d’emprunt, aventureuses pour certaines, octroyées à des entreprises locales.
En 2014, la Chambre régionale des comptes d’Aquitaine avait déjà critiqué les millions engloutis par Poitou-Charentes dans le véhicule électrique, et le mauvais ciblage des avances remboursables accordées à Heuliez et Eco & Mobilité positionnées sur ce marché d’avenir, mais toujours en berne à l’intérieur des frontières de l’Hexagone.
A fin 2015, l’endettement total de la région Poitou-Charentes, s’élevait à 450 millions d’euros.
Une gabegie que l’élu socialiste Florent Boudié a tenté de relativiser à l’échelle du grand sud-ouest : « On va réviser nos politiques. Il va falloir arrêter un certain nombre de politiques pour ne pas aller dans le mur. Mais les ratios financiers restent bons avec 4,5 années de désendettement pour l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ».