Quelque 300 personnes se sont rassemblés, devant le siège régional de France Télécom, pour rendre hommage au salarié de Mérignac décédé la veille, après s’être immolé par le feu. La tension était palpable.
En ce mercredi 27 avril 2011, famille, proches et collègues ont rendu hommage à Rémy, qui s’est immolé par le feu, la veille, sur le parking de l’agence « entreprises » de France-Télécom Orange de Mérignac. Le rassemblement s’est tenu en présence d’environ 300 personnes au siège régional du groupe, à Bordeaux, où l’homme de 57 ans avait été muté il y a trois ans, en provenance de Mérignac justement. La directrice régionale, Brigitte Audy, a d’ailleurs été priée de quitter les lieux.
A l’occasion de ce changement de lieu de travail, Rémy avait également changé de fonction, devenant chargé des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité. Les différents syndicats ont tenu à réagir à la mort de leur collègue.
2. Réactions syndicales
Florence Bordes, CFDT : « Il y a beaucoup de tristesse aujourd’hui, des gens qui ne comprennent pas trop parce qu’on le côtoyait tous les jours. C’était quelqu’un de très ouvert, de très sociable, qui était toujours à l’écoute des autres […] On savait qu’il n’était pas bien ces derniers temps. Il voyait des choses qui se passaient dans l’entreprise et qui auraient dû être abolies depuis la mise en place du nouveau contrat social » ; Chantal Gourgues, déléguée FO : « Ce salarié a été viré de l’agence entreprises de Mérignac, il a fait des petits boulots et a mal vécu cette déclassification. Il y a en a d’autres qui ont essayé de se réinsérer mais qui aujourd’hui sont fracassés » ; la CGT, par un communiqué : « Ce salarié vivait une mobilité mal acceptée et des témoignages attestent d’une souffrance morale constatée ces dernières semaines. »
3. Réaction de la direction
Un certain manque d’écoute et de réponses a également été reproché à l’entreprise, alors que Rémy aurait évoqué une dizaine de jours avant son geste un départ de France Télécom-Orange. Côté direction, Delphine Ernotte, directrice exécutive nationale, s’est exprimée en déclarant qu’il y aurait une enquête « diligentée », et que le groupe poursuivrait son action « dans la voie engagée avec Stéphane Richard », le PDG (source : Reuters).
En septembre 2010, après une vague de suicides sans précédent à France Télécom-Orange, des mesures avaient ainsi été prises pour améliorer les conditions de travail. Depuis, selon l’observatoire du stress et des mobilités forcées, six personnes sont passées à l’acte. Six de trop.