Le fond d’investissement américain King Street a annoncé son retrait. Un mandataire nommé par le tribunal de commerce prend désormais le relais pour trouver un repreneur.
Gros coup de tonnerre au Château Bel-Air : le président des Girondins de Bordeaux Frédéric Longuépée a annoncé dans un communiqué avoir placé le club sous la protection du tribunal de commerce. Cette décision fait suite au retrait de l’actionnaire King Street, arrivé aux commandes des Marine et Blanc il y a deux ans : le fonds d’investissement américain avait indiqué la veille qu’il « ne souhaitait plus soutenir le club et financer ses besoins actuels et futurs ».
Un désengagement qui rebat les cartes au sein de la Maison Girondine, fortement endettée (un trou d’au moins 80 millions d’euros, creusé par la crise sanitaire, se profile en fin de saison). Deux ans seulement après son rachat, qui avait mis fin à près de 20 ans de gestion du groupe de médias M6, le club bordelais entre dans une phase d’incertitude économique, alors même que son avenir sportif soulève de grandes inquiétudes (16ème au classement de Ligue 1, et huit défaites sur les dix derniers matchs).
Pour la direction, l’urgence consiste aujourd’hui à finaliser un projet de reprise, condition sine qua non à la survie du FCGB : cette procédure a été confiée à un mandataire ad hoc, nommé par le tribunal du Commerce. Cet intermédiaire « sera chargé d’assister les Girondins de Bordeaux dans sa recherche d’une solution durable » affirme le club.
Vers un redressement judiciaire ?
La nouvelle du retrait de King Street a filtré jusqu’aux joueurs jeudi-après-midi lors de leur arrivée à Ploemeur (Morbihan) où ils vont suivre un stage de trois jours avant d’affronter Lorient dimanche après-midi (match capital s’il en est, les Bretons, 17èmes, n’étant qu’à quatre points de Bordeaux au classement).
Dans l’immédiat, l’enjeu pour la présidence était d’obtenir des garanties de la part du futur ex-propriétaire américain. Ce qu’elle aurait obtenu : Marc Mickeler, le président de la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion) a souligné que « King Street s’est engagé dans une lettre de confort au profit des Girondins de Bordeaux, a assurer les échéances de trésorerie qui permettront de terminer la saison. »
D’ici-là, les prochaines étapes du processus de vente vont être cruciales : le club va-t-il devoir être passé par la case d’un redressement judiciaire, voire d’une liquidation pour permettre à l’éventuel repreneur de redémarrer sans avoir à supporter le poids de la dette accumulé ? Pour rappel, King Street avait contracté en 2018 un prêt de 40 millions d’euros auprès d’un autre fonds d’investissement, Fortress. Une somme qui reste à rembourser.