La liaison entre Mérignac et l’aéroport du sud de Paris ne sera pas relancée, a confirmé le ministre des transports Jean-Baptiste Djebarri au maire de la commune et président de Bordeaux Métropole.
En 2020, la crise sanitaire avait provoqué la suspension de la liaison Bordeaux-Mérignac/Paris-Orly qu’assurait jusqu’alors une navette Air France. Cette ligne ne sera pas réactivée : dans un courrier adressé au président de Bordeaux Métropole Alain Anziani (également maire de Mérignac), le ministre des Transports a confirmé ce que l’Etat avait déjà acté l’été dernier.
Cette décision découlait du projet de loi « Climat et Résilience », actuellement en discussion au Parlement, un texte dont l’une des mesures fortes consiste en une réorganisation de l’offre arienne couverte la compagnie nationale sur le territoire. La réforme introduit en effet une règle qui prévoit la suppression des lignes intérieures exploitées par l’opérateur dès lors qu’il existe une solution de transport ferroviaire alternative garantissant une durée de transport inférieure à 2h30 entre deux villes.
Le vol entre Bordeaux et Orly est sur cette blacklist. Ce qui a fait bondir Alan Anziani : le président de la Métropole déplore l’abandon d’un créneau pour lequel il existait, selon lui, un besoin matérialisés par les 550 000 passagers recensés chaque année sur ce trajet.
A l’occasion d’une conférence de presse, l’élu a souligné le rôle stratégique que représente la navette pour les salariés de l’aéronautique, ceux de l’entreprise Dassault en particulier, installée sur le site de Mérignac, et les nécessaires connexions qu’elle doit établir avec le siège social du groupe à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Il a aussi rappelé l’importance de ce vol pour « la communauté antillaise importante de Bordeaux», qui a pour habitude de transiter par le hub Orly pour rejoindre l’Outre-Mer.
Dans une lettre adressé à l’exécutif national, et cosignée par le président de la Région Nouvelle-Aquitaine et celui de la Chambre de Commerce et d’Industrie, il avait réclamé le maintien de quelques aller-retours sur les 10 initiaux. En vain puisque le ministre concerné a fini par lui répondre que la suppression de la ligne était une décision irrévocable et qu’aucun des concurrents d’Air France, y compris low cost, ne sera susceptible de reprendre ce marché laissé vacant.
Les nouvelles dispositions prises par la Loi Climat et Résilience devraient entraîner la fermeture de cinq lignes intérieures en France : Paris-Lyon, Paris-Nantes, Paris-Rennes et Lyon-Marseille seraient concernées, d’après des projections réalisées par le Réseau Action Climat (RAC).