Selon une étude de l’Institut Montaigne, Bordeaux est la ville française qui a le plus augmenté son budget depuis 2008. Mais le montant de la dette, bien qu’en hausse entre 2011 et 2012, reste inférieur à la moyenne nationale.
A quatre mois des élections, nul doute que les comptes des municipalités vont être décryptés, notamment par les candidats qui cherchent à renverser les majorités en place.
En dévoilant les bilans comptables des dix plus grandes villes, l’Institut Montaigne a mâché une partie de leur travail : ce « chiffrage » passe au crible l’état du budget, le niveau des dépenses, celui des recettes, des investissements, des emprunts…
A ce titre, il est intéressant de voir quelles agglomérations ont taillé dans leurs dépenses, augmenté les impôts, celles qui ont maîtrisé ou laissé filer leur dette, des sujets évidemment très sensibles à la veille d’échéances électorales.
Une dette en hausse sur un an
Où en est Bordeaux ? Selon l’enquête de l’Institut Montaigne, c’est la municipalité française qui, des neuf autres villes étudiées, a le plus augmenté son budget (+27,1%) depuis le dernier scrutin municipal de 2008 (Alain Juppé était alors élu pour un troisième mandat).
L’ensemble des fonds disponibles s’établit à 502 millions d’euros, alimentés par une hausse de 15,4% des impôts locaux depuis 2008 (187 millions d’euros de recette). Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 348 millions d’euros et le budget alloué aux investissements à 154 millions.
L’encours de la dette, en progression entre 2011 et 2012, s’élève à 199 millions d’euros (+16 millions en un an), soit 828 euros par habitant (239 157), un niveau inférieur à la moyenne nationale des villes de plus de 100 000 habitants (1 000 euros). La capacité de désendettement dans le temps de Bordeaux est évaluée à 3,8 ans :
« La structure de l’endettement de Bordeaux presque totalement composée de produits non structurés (88,43 %) ou faiblement (9,05 %) » explique l’Institut Montaigne, qui ajoute : « Seul un emprunt structuré risqué avait été souscrit en 2003, pour un encours limité à 10 M€[2]. Cet emprunt a été renégocié en 2012 et transformé en un produit à taux fixe ».
Le budget de l’agglomération (Communauté Urbaine de Bordeaux comprenant 27 communes) est également en hausse (+2,2%) depuis 2008 et s’élève à 1 447 millions d’euros, avec une dette de 505 millions (en baisse de 16,8% sur cinq ans).