Entre les propriétés cédées, et celles qui sont acquises, le vignoble bordelais propose, chaque année, une centaine de domaines à la vente. Un tiers des investisseurs sont chinois, un autre tiers français.
Le vignoble bordelais compte quelque 7 000 exploitations. Une centaine d’entre elles sont proposées à la vente chaque année, annonce un spécialiste de Maxwell Storrie Baynes, agence très active sur le marché des transactions viticoles en Gironde. Qui sont les acheteurs ? Depuis plusieurs années, les médias et acteurs locaux soulignent l’appétit croissant des investisseurs chinois pour ce terroir liquide, érigé par beaucoup au rang de patrimoine national. C’est vrai mais le phénomène est à relativiser. Aujourd’hui, le vignoble bordelais compterait un peu plus cent investisseurs chinois, soit 1,5% des 7 000 exploitations recensées sur ce marché (ils sont désormais plus nombreux que les belges et les autres nationalités étrangères, anglais, hollandais, américains ou allemands). Le processus a débuté en août 2008, date de la première acquisition d’un domaine par des capitaux chinois. En 2011, 27 acquisitions ont été recensées, 25 en 2013. Seulement dix transactions ont été enregistrées l’an dernier, conséquence du ralentissement économique observé en République Populaire qui, du coup, achète moins de vin.
Le château Bellefont-Belcier (Saint Emilion), mais aussi Thienpont (Margaux) et des hectares en Pomerol sont désormais passé sous pavillon asiatique. Mais il s’agit là de grands crus, encore rares dans la catalogue chinois, plus enclins à négocier l’achat d’appellations mois cotées, valorisées entre 15 et 20 000 euros l’hectare.