La Direction régionale du Travail a validé le plan social présenté par la filiale française du constructeur américain. L’activité du site girondin devrait s’arrêter à la fin de l’été prochain.
Installé depuis 1972 à Blanquefort, tout près de Bordeaux, l’équipementier géré par la firme de Detroit s’était spécialisé dans la fabrication des boîtes de vitesse. A son apogée en 2000, l’usine a compté jusqu’à 3 600 salariés et équipait un véhicule Ford sur cinq dans le monde.
Moins de 20 ans plus tard, l’effectif est tombé à 850 personnes par suite de désengagements successifs, dont l’un des plus marquants, qui s’était soldé en 2008 par l’arrêt de la production des transmissions automatiques pour les 4X4, signait le retrait de l’actionnaire américain et l’arrivée aux manettes d’un repreneur allemand HZ Holding, porteur d’un projet d’activité complémentaire reposant sur la fabrication de couronnes d’éoliennes. Très vite, cette parenthèse avait tourné court et dès 2011, Ford Europe, sollicité par l’Etat français et les élus locaux, revenait aux affaires et s’engageait, dès 2013, à pérenniser sur place 1 000 emplois pendant cinq ans.
190 000 euros par salarié
Cette nouvelle période de transition, rythmée par du chômage partiel et des cadences en berne, s’est refermé en février 2018, à l’annonce du constructeur de « cesser tout investissement dans son usine de Blanquefort ». Après avoir repoussé le projet de reprise déposé par le belge Punch Powerglide, l’américain a clairement privilégié l’option d’une fermeture totale de Ford Aquitaine Industries (FAI). A la clé, il y aura bien un plan de sauvegarde de l’Emploi (PSE), validé lundi soir par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte).
Que prévoit-il ? Selon les syndicats, la moitié de l’effectif (entre 300 et 400 salariés) devrait pouvoir être éligible à des mesures de préretraite, le personnel restant (entre 400 et 500 personnes) étant voué à un licenciement économique. Quelques dizaines de reclassements seraient prévues dans l’usine voisine GTF, co-détenue par Ford et le canadien Magna.
Selon des sources proches du dossier, le PSE représenterait une enveloppe individuelle de 190 000 euros, chiffre contesté par les syndicats qui pointent, en outre, de fortes disparités de traitement entre les salariés.